NEUROSCIENCES NOEL LEMASSON

Ce blog s'adresse à tous ceux qui veulent développer leurs capacités d'apprentissage quelque soit leur âge et vaincre le stress.

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Lieu : Grasse, Alpes Maritimes, France

28 novembre 2006

LE STRESS

ORIGINE DU STRESS
Le stress est une réponse conditionnée de notre corps à une attaque.
Celle-ci peut être bien réelle : vous êtes agressé dans la rue, on tente de vous voler votre sacoche. Vous ne réfléchissez pas, vous courrez après votre agresseur et par un coup d’une violence que vous ne vous connaissiez pas, vous mettez à terre le voleur et récupérez votre bien. Ouf !... Vous réalisez à l’instant ce qui vient de se produire. « Vos nerfs lâchent », vous avez besoin d’un peu de réconfort : buvez donc un grand verre d’eau. Excellent pour amortir les chocs émotionnels.
Mais bien d’autres situations ne sont que des simulacres d’attaques, nous les interprétons pourtant comme telles, car nous y attachons beaucoup des sens :
Attaques verbales, répétées conduisant parfois au harcèlement et à la dépression.
Le temps, la course au temps est sans doute un des premiers stresseurs de notre époque : dossier à remettre dans un délai trop court, multiples contraintes qui s’exercent simultanément avec une sensation d’épuisement. « toujours en train de courir après le temps ? ». Une mauvaise organisation que l’on ne réforme pas, faute de temps justement pour y réfléchir.
Avant de passer en revue pour les analyser toutes les sources de stress, regardons ce qui se produit dans ces situations.
Dans une véritable attaque physique, notre corps a appris depuis l’âge des cavernes à nous préparer instantanément : le sang reflue des lobes frontaux vers les lobes occipitaux situés en arrière du cerveau, centres de survie. Nous n’avons plus le temps de penser, nous nous préparons à agir instantanément : fuir ou combattre ? Dans le même temps, le sang quitte le système digestif pour aller dans les grands muscles du squelette, bras et jambes pour leur permettre un effort maximal. La décharge d’adrénaline s’occupe de tout préparer en un instant. Le cœur s’affole, la respiration s’est accélérée ou arrêtée, nous étouffons ! Tous nos sens sont en alerte maximale, nous sommes prêt à attaquer ou à fuir : Nous sommes en phase d’alerte.
Dans la phase d’action, notre corps répond à la situation : l’attaque est violente, nous développons une force inconnue, ou la fuite désespérée est rapide pour nous mettre à l’abri. Nous avons réagi physiquement, de ce fait nous avons dissipé les hormones du stress. La réponse est constructive et source de satisfaction.
Suit très vite après la réponse physique une phase d’épuisement mais de contentement : nous avons fait face, soit par la fuite pour échapper à un animal féroce, soit nous l’avons attaqué et vaincu. Nous avons répondu physiquement à une situation de stress par l’action. Notre corps a enregistré la réponse, le stress est évacué.
Que se passe-t-il dans les situations d’agression sans réponse physique : un dossier à rendre, nous sommes blâmé pour un travail mal jugé…Le corps se prépare comme pour passer à l’attaque, nous avons envie de réagir, nous nous balançons d’avant en arrière comme prêt à attaquer, mais l’éducation nous a appris à modérer notre comportement. Une bonne paire de gifles nous sauverait du stress mais pas d’un mauvais pas. Ou encore nous avons bien préparé cet examen, cet oral, mais la peur et les enjeux nous tenaillent. Nos parents, notre conjoint ont mis beaucoup d’espoir en nous, nous ne voulons pas les décevoir, nous devons réussir. Le poids est lourd sur nos épaules. Dès les premières minutes rien ne va. A la première lecture du sujet, il est évident que le temps va manquer : il faut se presser, c’est bien le conseil que l’on m’a donné : « ne perds pas de temps ! Fais en le maximum ! » Et puis cette question déstabilisatrice, le trou noir, je ne comprends plus rien, j’ai beau relire la question, c’est la panique. Alors que le corps ne répond pas, les hormones, adrénaline et cortisol ne sont pas brûlées, le cholestérol qui épaissit le sang pour nous éviter un saignement abondant en cas de blessure commence son travail malsain, nous préparons peut-être une attaque cardiaque à long terme ou un « burn out ». Le sang reflue des grands muscles et nous devons éliminer toutes ces substances en excès qui nous intoxiquent : le système digestif doit reprendre sa fonction d’élimination notamment le foie et les reins. Une forte envie d’uriner se fait sentir. La peau également et les poumons sont à l’œuvre, une sudation anormale nous recouvre, ou au contraire la gorge sèche nous gène terriblement pour répondre. « J’en ai une des sueurs froides ! ». En fait cette phase constitue un véritablement épuisement de notre organisme, nous avons mal au ventre, la détoxication et l’élimination seront d’autant plus longues que le stress sera répété dans la journée et combien de fois nous arrive-t-il de rentrer à la maison épuisé, « vidé », usé. Il va sans dire que nous avons échoué au test ou à l’oral. Le manque de compréhension, nous a fait commettre les pires erreurs et les plus grandes maladresses. Plus au calme nous réexaminons la situation passée et nous comprenons toutes nos erreurs, en fait cet exercice n’était pas si difficile ! Nous pouvions même le faire facilement.
Comme si échouer ne suffisait pas, nous nous préparons en plus à toutes sortes de maladies et c’est par notre point faible qu’elles viendront. Le stress nous fait vieillir prématurément. Nous verrons plus loin, comment le gérer et l’évacuer.
En situation de danger nous mettons en route un premier système de survie que les chercheurs en neurosciences appellent le « periventicular system » : PVS, c’est le circuit de la punition que les chercheurs ont parfaitement identifié. Ce système débouche parfois sur un deuxième : le système inhibiteur d’action : le SIA. Celui-ci a été enregistré par les espèces supérieures lorsque la fuite ou la lutte sont impossibles. Imaginez un petit rongeur au milieu d’un champ découvert et un rapace planant au-dessus de lui : sa seule survie ne pourra venir qu’en ne bougeant pas et espérer que le rapace ne l’aperçoive pas ! Combien d’entre-nous développent ce comportement dans les situations à risque. L’élève qui n’a pas fait son travail et qui « fait tout » pour passer inaperçu, espérant éviter la sanction, plutôt que d’avouer la faute. Dans les situations de conflit, faire « profil bas », faute de pouvoir claquer la porte ou de prendre résolument parti.
On remarquera que la première réponse en cas de danger est la fuite, c’est la solution la plus économique pour l’espèce.










Avant d’analyser les différentes sources de stress, nous pouvons les répertorier en trois niveaux suivant leurs intensités et notre capacité naturelle à les surmonter. Certains auteurs affirment qu’il n’y a pas de petits stress, qu’être stressé est comme « être enceinte ». Tous nos stress dans la journée s’accumulent et parfois c’est vrai : c’est « la goutte qui fait déborder le vase ». Malgré tout, plus le stress sera intense plus la remédiation pour en effacer les effets sera délicate.
Les graduations du stress :
Niveau 1 - stress léger : Partir en vacances, en voyage, réunion de travail, passer un oral, rendre un travail dans les temps, perdre un objet, perte d’un animal.
Niveau 2 - stress moyen : Réorganisation dans le travail, perte d’un animal de compagnie, mariage, déménagement, changement d’emploi, d’affectation, vol.
Niveau 3 – stress intense : cambriolage, agression physique, accident, licenciement, séparation, divorce, perte d’un être cher.
Nous communiquons tous au travers de filtres qui déforment la réalité. Ce que nous percevons d’une situation n’est pas la même chose que ce que   perçoit notre voisin et pourtant nous observons la même scène. Dans un groupe certains sont touchés par un exemple d’autres restent froids. « Le bon  mot », le bon exemple, c’est quoi ? C’est celui-ci qui traverse notre filtre de communication sans être « pollué ». En programmation neurolinguistique les chercheurs ont montré qu’un premier filtre est le VAKO ; visuel, auditif, kinesthésique, olfactif. J’y reviendrais dans le chapitre 5. Un second filtre le PACIL. Personnes, Animaux, Choses, Informations, lieux. Ce qui nous touche, nous intéresse, voire nous passionne, « nous branche » et donc nous motive en définitive est l’un (ou plusieurs) de ces éléments. Si nous « trions objets », cela signifie que nous nous passionnons pour les objets et que notre intérieur est agrémenté de tous les objets que nous aimons, nous passons beaucoup de temps à le regarder, à les ranger, nous les collectionnons ou recherchons les plus rares…Aussi un cambriolage ou un vol classé au niveau 2 sera en fait à déplacer au niveau 3, au même niveau que la perte d’un être cher. A l’inverse le décès d’un voisin peut nous affecter mais dans une moindre mesure. Si nous « trions animaux », ce sera notre sujet de conversation préféré, nous deviendrons intarissable sur de nombreux sujets. Aussi la perte de poissons pour un aquariophile peut être traumatisante, ce qui pourrait être de niveau 1 devient alors de niveau 2.
Vous l’avez compris cette classification est personnelle et à adapter à votre profil de communication. Alors à vous de le réécrire dans votre vie de tous les jours.
Ce qui me stress vraiment Niveau 3
Mon stress de niveau 2
Stress courant de niveau 1

Rappelez vous: Contrairement à ce que certains affirment à tort, il n'y a pas de bon stress. Être stressé, c'est perdre une partie de ses moyens! Peut-on faire un marathon avec seulement une jambe et un bras valides?